Prénom de naissance : Alanna
Nombre de printemps : 29
Sexe : F
Ascendance :Mère : Nianne
Grand-mère : Teleri
Entrée au noviciat : 9 ans
Consécration : Alanna a été ordonnée prêtresse très tôt : à l'aube de ses 15 ans elle passait l'épreuve et la réussissait au soulagement de tous. La jeune fille resta vierge jusqu'à ses 18 ans où la famine avait nécessité le sacrifice de sa virginité durant un rituel particulièrement éprouvant.
Caractéristiques physiques de l'enfant : Alanna porte en elle les caractéristiques du Vieux Peuple. Bien que plus grande et mieux formée que certaines de ses ascendantes, elle porte sur elle le visage de la vieille royauté d'Avalon. Menue mais bien formée, elle a le visage doux et de grands yeux expressifs. Ses doigts sont fins et ses deux maternités ont laissé quelques zébrures sur ses hanches.
Cheveux : Longs, épais et noirs
Yeux : Noirs
Couleur de peau : claire
Taille / Poids : 1m60 / 51 kg
Signe particulier : une cicatrice à l'avant bras droit, souvenir d'une mauvaise chute
Description de caractère de la novice : Alanna est une jeune femme décidée, affirmée, au caractère assez fort. Plutôt juste dans ses décisions, elle peut parfois se montrer froide et afficher l'image d'une femme sans sentiment. Cette carapace forgée dès son plus jeune âge lui permet de prendre des décisions pour le bien d'Avalon sans trop s'attarder sur les catastrophes que cela pourrait déclencher sur le plan humain. Se considérant elle-même comme un instrument entre les mains de la Déesse, elle utilise prêtreses et druides pour l'accomplissement de ses projets. Douce avec les plus jeunes, incisive avec les novices, à l'écoute des prêtresses, elle est plutôt aimée.
Je suis née à la fin de l'hiver. Ma grand-mère était alors la Dame du Lac et menait Avalon d'une main de fer. Elle était aussi sèche que ma mère était douce, stricte et inflexible. Il faut dire que la Déesse l'avait beaucoup éprouvée. Elle avait eu 6 enfants, mais seuls 3 avaient vécu. Deux d'entre eux étaient nés mâles et ma mère était son seul espoir de passer la souveraineté de notre communauté en ligne directe. Née sur le tard, lorsqu'elle avait été en âge d'enfanter à son tour, ma grand-mère était déjà plutôt âgée. Ma mère avait d'abord mis au monde un fils que ma grand-mère avait très vite placé chez les druides et séparé de ma mère afin qu'elle accepte plus facilement d'enfanter de nouveau. J'ai toujours vu ma mère comme la poulinière d'une lignée malade, présentée à l'étalon jusqu'à épuisement.
En temps que première née, grand-mère s'est chargée de moi dès que j'ai su parler. Elle espérait toujours que sa fille - Nianne - prenne sa succession mais je crois qu'au fond d'elle, elle savait que ça ne se ferait pas. Ma grand-mère était grande Maîtresse de Divination et je me souviens l'avoir vu plusieurs fois utiliser les novices pour Voir. Lorsque ma soeur Uverne est née, j'avais alors 6 ans, j'ai espéré que grand-mère cesse de me surveiller. Je ne pouvais jouer, ne pouvais me rouler dans l'herbe ou chahuter avec les autres enfants sans m'attirer son courroux. Peu de prêtresses osaient d'ailleurs s'entreposer entre moi et son châtiment. Uverne était un petit chat fragile, aussi blonde que j'étais brune, aussi délicate que j'étais solide. Elle devint ma meilleure amie, la raison pour laquelle je devais être forte.
Et ma grand-mère mourut, quelques décades avant mes 9 ans, emportée par la Fièvre qui décima cette année là prêtresses et nouveaux-nés. Moi qui la croyait indestructible et inatteignable, je venais de comprendre qu'elle était mortelle, tout comme moi.
Après une période de flottement durant laquelle ma Grand-Tante Ana tenta de prendre la tête d'Avalon, ma mère fut ordonnée Dame d'Avalon par l'archidruide Eranos, nommé depuis peu. De cette consécration naquit mon petit frère Aymeric que j'ai hélas très peu connu. C'est à partir de ce moment là que la santé de ma mère a vraiment commencé à se dégrader. Il fut donc décidé qu'il me fallait commencer mon noviciat dès à présent au cas où le pire arriverait. A 9 ans, j'étais la plus jeune de la Maison des Vierges et la plupart des novices nouvellement admises m'évitaient, me craignaient peut-être. Je crois que je n'ai jamais tant souffert de solitude qu'à ce moment là. Uverne qui me suivait partout comme mon ombre n'avait plus le droit de s'endormir dans mes bras après la veillée, je ne pouvais plus lui chanter sa berceuse préférée le soir et comme moi, commençait à ressentir le poids de la royauté d'Avalon. J'eus plus d'une fois souhaité être la fille d'une simple prêtresse.
J'avais 14 ans lorsque ma mère Nianne s'éteignit, mettant au monde un enfant difforme et heureusement mort né. J'avais d'ailleurs loué la Déesse qu'au moment de cette naissance, je fus alitée avec une mauvaise toux car j'étais alors en plein apprentissage des mystères féminins et mon rôle était d'assister les futures mères dans leur épreuve. Je n'aurais pu supporter je crois de voir la Dame d'Avalon, ma génitrice, s'éteindre dans un gémissement et d'envelopper de linges un petit être de mon sang à l'aspect repoussant.
Craignant des conflits assassins pour la succession, ma Grand-Tante ayant toujours la vigueur d'un roc et sa fille aînée le caractère belliqueux de ma grand-mère, il fut décidé que je sois présentée à l'épreuve sans attendre. La rumeur disant que Teleri avait vu sa petite-fille couronnée des fleurs de la Dame donnait des ailes aux plus réticentes. Celles qui m'aimaient pourtant craignaient de me retrouver noyée et criaient haut et fort que j'étais trop jeune.
Fort heureusement, j'ai réussi. Je ne dis pas que ce fut facile et pourtant lorsque l'écho de mon propre être se répercuta dans le silence, lorsque les brumes qui m'enveloppaient m'étreignirent, lorsque je levai les bras pour invoquer le sort, le Mot jaillit de mes lèvres avec un naturel qu'aujourd'hui encore je ne m'explique pas.
Il est d'usage que la Dame d'Avalon soit consacrée par le meneur de l'Ordre des Druides du Tor, dans mon cas l'archidruide Eranos. Et les pouvoirs de la Dame d'Avalon descendirent sur moi, héritage incontesté et incontestable, la force, la mémoire, la sagesse de tant de femmes avant moi qui dès à présent ne me quittaient plus.
Et à mon tour j'ai mis au monde deux enfants et j'ai cessé d'être jeune et innocente. Enfin, si je l'ai jamais été un jour.
Eranos parle :Il m'arrive parfois de voir dans ses yeux l'éclat de ceux de sa mère Nianne que j'ai tant aimé. Elle est plus grande et plus solide qu'elle que j'aimais appeler ma Fée. Car sans nul doute elle porte le vieux sang du Peuple des Fées.
J'apprécie sa force de caractère et sa constance. Plus les années passent plus ses jugements s'affirment. Devenir Dame d'Avalon à 15 ans est vraiment une épreuve. Et après plus de 10 ans de règne, je crois que plus personne n'ose remettre en cause son jugement. Et certainement pas aujourd'hui à l'aube de si grands changements pour nous.
Visage choisi : Sharon den Adel