Prénom de naissance : Kieran
Nombre de printemps : 36
Sexe : H
Ascendance :Mère : Dicca, morte en couche lorsqu'elle mettait au monde son troisième enfant
Grand-mère : Roud, prêtresse au service de la Dame
Entrée au noviciat : 11 ans
Consécration : Kieran a été ordonné druide par l'archidruide Eranos durant l'équinoxe d'automne de sa dix-huitième année de vie et reconnu officiellement dans la communauté par la Dame d'Avalon.
Caractéristiques physiques de l'enfant : Kieran est un enfant de ces terres, brun aux yeux sombres, à la peau hâlée. S'il ne porte pas strictement les caractères physiques du vieux peuple comme sa grand-mère avant lui, si petite qu'elle ne semblait pas plus grande qu'une enfant de dix ans, il reste de taille modeste, trapu et bien bâti.
Cheveux : bruns à noirs
Yeux : sombres
Couleur de peau : mat
Taille / Poids : 1m75 / 85 kg
Signe particulier : Des dragons bleus tatoués s'enroulant autour de ses poignets, montrant qu'il est un initié de l'Ile du Dragon
Description de caractère du novice : Kieran est un homme secret, renfrogné et la plupart du temps silencieux. Il se suffit à lui-même et recherche la solitude. Difficile bien souvent de le cerner. Il ne cherche d'ailleurs pas à démentir les erreurs ou à s'opposer à ses détracteurs. Le monde semble glisser sur lui sans vraiment l'atteindre. Il est pourtant de nature anxieuse, extrêmement sensible à ce qui l'entoure d'où l'importance de ses propres barrières protectrices. Il se fait une haute opinion de la justice et de l'intégrité, soumis aux décisions des hautes instances d'Avalon plus machinalement que par réelle conviction. Il apprécie la musique et la contemplation muette de la nature, déteste être enfermé et d'une patience toute relative.
J'ai très peu de souvenirs de ma mère, enfin, en temps que mère. Je l'ai revue bien des fois lors des rituels et durant les veillées et j'avoue que jusqu'à mon entrée au noviciat j'ai idéalisé cette relation qui unissait l'enfant à sa génitrice comme si ses bras, sa tendresse ne m'avaient que trop manqués. Dicca n'était pas très maternelle hélas. Passé le stade du nourrisson, dès que l'enfant s'émancipe un tant soit peu de l'écrasante présence de sa mère, elle se détournait de ses rejetons comme l'aurait fait une chatte au sevrage de ses petits. Si j'en ai souffert, je me souviens clairement que mes jeunes frères Lewel et Datan l'ont plus mal vécu encore. Pour le dernier surtout, la frustration de ne l'avoir jamais connu devait être autrement plus présente qu'il était étant enfant d'un naturel ouvert et démonstratif.
En fait, je me souviens mal de mon enfance en général. J'aimais les marais, les poules d'eau et les minuscules crapauds. Je crois que je faisais crier les filles en cachant certaines de ces petites bêtes dans leurs jupes. J'avais une préférence pour les plus grandes que moi, celles qui portaient les cheveux courts des novices et qui se donnaient des airs de tout savoir parce qu'elles avaient commencé leur formation. J'aimais bien les filles, c'était plaisant de pouvoir jouer avec elles.
A 11 ans, lorsque maître Briac me fit à mon tour entrer chez les novices, la belle période de l’insouciance était terminée. Il m'était à présent formellement interdit de jouer avec elles. Nous ne vivions même plus sur le même versant de la colline. Alors que les cérémonies diurnes rythmaient mes journées, celles des prêtresses se déroulaient dès le couchant. C'est à ce moment là sans doute que je me suis complètement refermé sur moi-même. J'aspirais à une vie de conquête, loin d'Avalon et de ses pommiers, juché sur un cheval de bataille, je rêvais à la bravoure de Lancelot fils de la dernière Dame d'Avalon à avoir connu le vaste monde, et alors qu'on m'enseignait le savoir et la mémoire de nos pères, je laissais dériver mon esprit dans le miasme incertain de l'éternité, à la recherche d'un passé bien plus lointain que le mien.
Mon enseignement ne me sembla pas plus difficile que de suivre le cours de saisons. La faim, la fatigue étaient devenues de vieilles camarades. Quand à 18 ans je fut jugé apte à recevoir l'initiation de l'Ile du Dragon, je m'étais laissé glisser sur la barque avec une détermination passive. Les derniers mystères masculins allaient m'être révélés. De cela je ne peux rien dire mais je fut fier de supporter la cuisante douleur des épines me rentrant dans la chair alors que l'on tatouait sur mes avants bras le signe sacré du dragon notre protecteur.
A la saison suivante, Beltane acheva ma consécration et je ne put résister à l'appel irrésistible de la Déesse. Elle prit d'ailleurs cette nuit là de nombreux visages que je n'ai su reconnaître par la suite. La tête me tournait et l'ivresse était bien plus forte que celle procurée par le vin. Tout ce dont je me souviens c'est ce magnifique ciel étoilé au dessus de nos tête et la chaleur, l'immense chaleur qui semblait venir de partout à la fois.
Depuis, je tente de servir Avalon le mieux que je peux, druide parmi les druides, prêtre d'une religion à jamais éteinte sauf pour nous, représentants du Dieu et de la Déesse dans une terre de nul part perdu au milieu des brumes. Deviendrais-je bientôt le chêne, l'if, le houx, deviendrais-je la couche vaporeuse de l'eau à l'aube au dessus des marais ? Suis-je d'ailleurs autre chose qu'un souvenir ?
Eranos, Archidruide et maître de l'Ordre des Druides du Tor parle :Kieran est un druide moyen, sans talent particulier que celui de posséder une force d'esprit remarquable et le bras très sûr. Il serait d'ailleurs plus respecté et reconnu au sein de la communauté s'il n'était pas si farouchement attaché à son indépendance. Il ne cherche en rien à prouver sa valeur et semble déambuler parmi nous comme une ombre. Il obéit sans question ni remarque, il remplit ses tâches sans zèle ni manquement. Il ne formule jamais de requête, ne cherche jamais à acquérir de nouvelles responsabilités. Si bien que tous se méfient un peu de lui. Nous n'avons pas encore osé lui confier d'élève de peur de généraliser ce comportement quelque peu... déroutant.
En somme, Kieran est pour nous tous une énigme que nous avons arrêté de vouloir déchiffrer. La Dame décidera, en temps venu, ce que nous devons faire de lui. A moins qu'il se décide enfin à nous le révéler de lui-même.
Visage choisi : Alexandre Astier