Les Brumes d'Avalon : Chapitre 1 Un Nouveau Monde
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Au secrets que nous partageons...

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Hayden Walsh

Hayden Walsh

"Les Yeux Bleus"

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MessageSujet: Au secrets que nous partageons... Au secrets que nous partageons... EmptySam 25 Mai - 19:09

1. Histoire de famille

Glastonbury,
112 Ashwell Lane
Septembre 2012


Au secrets que nous partageons... Glastonbury


La nuit commençait à tomber sur Glastonbury. Il ne devait pas être plus de 18 heures, mais l’approche galopante de l’hiver raccourcissait les jours de plus en plus. Au 112 Ashwell Lane, une grande maison bleue à deux étages, toutes les lumières semblaient éteintes, si ce n’était la lueur d’un feu de cheminée qui formait des ombres étranges sur les rideaux du rez-de-chaussée. Marie Hopkins, la nourrice et gouvernante de la famille Walsh, s’était installée dans un des grands fauteuils en cuir du salon. Un vinyle grésillait doucement au rythme de Beethoven et la femme fredonnait doucement les yeux clos. Hayden était sorti Dieu seul savait où et elle pouvait espérer avoir plusieurs heures de répits devant elle. Marie repensait aux temps jadis, quand il y avait encore des rires dans la maison. La nostalgie du passé se faisait de plus en plus présente depuis qu’Isis était partie. La maison était si vide, si pleine de silence et lourde de secrets que la gouvernante se demandait parfois comment faisait-elle pour tenir encore debout. Elle soupira doucement alors qu’elle ouvrait les yeux et fixait les flammes dansantes du feu. Autrefois, les enfants s’assaillaient sur le tapis après y avoir installé une couverture et des oreillers, puis dans un silence religieux, ils écoutaient les histoires que leur mère leur racontait. Tout cela semblait si loin à présent ! Marie referma les doigts sur l’album imposant qu’elle tenait sur ses genoux. Elle l’avait sorti avant de s’installer dans son fauteuil, mais n’avait pas encore eu le courage de l’ouvrir. Cela faisait si longtemps qu’elle ne l’avait pas regardé que la peur de ne plus rien y trouver était saisissante. Prenant son courage à deux mains, elle l’ouvrit avec tendresse, comme s’il avait s’agit du plus précieux des trésors.

En première page, il y avait une photo de famille. D’une très grande famille… Passant un doigt ému sur chaque visage comme une caresse, elle les regarda un à un, repensant à tout ce qu’ils étaient, à ce qu’ils avaient fait, à ce qu’ils avaient dû sacrifier chacun à leur façon pour trouver le bonheur. La photo datait du mariage d’Isabelle et Charles. C’était sans doute la première et la dernière fois que les deux familles au complet s’étaient réunies pour n’en former plus qu’une. Le couple souriait au photographe, tout le bonheur du monde brillant dans leurs yeux. Derrière eux, il y avait les parents de Charles, John et Karin Walsh, droits et sérieux et ceux d’Isabelle, Claus et Coleen Engelmann beaucoup plus décontractés. Enfin, accroupis à leurs pieds, il y avait Kathleen et Savio, la sœur et le frère d’Isabelle. Le bonheur que cette photo avait immortalisé semblait sortir d’une autre époque. Un nœud se forma dans le ventre de la gouvernante. Dans ce temps là, elle n’était qu’une petite jeune femme au pair qui travaillait chez Charles et Isabelle comme domestique afin de payer ses études. Elle était à peine plus âgée qu’eux, pourtant, ils l’avaient accueilli à bras ouverts…

En seconde page, ils étaient là, tous les deux, beaux et rayonnants. La photo avait été prise juste derrière le rosier en fleur du jardin. Il était accroupie dans l’herbe, et elle, derrière lui, avait passé ses mains autour de son cou et posé sa tête sur la sienne. Ils souriaient à l’objectif, à Marie qui tenait l’appareil photo et qui voulait absolument immortaliser le moment, le jour où Isabelle avait appris qu’elle était enceinte. Sous la photo, il y avait quelques mots écrits de la main de la jeune femme. Une citation qui en somme résumait l’histoire de toute leur vie…

« Heureux sont les amants que nous sommes. Et qui demain, loin l’un de l’autre, s’aimeront par-dessus les hommes. »

Marie referma le livre, une larme lourde de tristesse roulant le long de sa joue ridée. Tout cela était au-dessus de ses forces pour le moment. Peut-être un jour aurait-elle le courage de revivre ces moments-là au détour des photos qu’elle avait prises et qu’Isabelle avait mises en page. Soupirant, elle passa une main sur sa joue pour faire disparaître les derniers vestiges de sa peine. Son regard se posa alors sur le cadre qui trônait au-dessus de la cheminée. Il contenait l’arbre généalogique de la famille. Peut-être un jour serait-elle à nouveau réunie cette grande famille… Mais pour cela fallait-il encore que quelques miracles se réalisent…
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Hayden Walsh

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MessageSujet: 2. Voyage Au secrets que nous partageons... EmptySam 25 Mai - 19:58

[Rp rattaché Le calme avant la tempête]

Glastonbury,

112, Ashwell Lane.

22 Décembre 2012.





Au secrets que nous partageons... Go-to-London




Lorsque la porte se referma sur Hayden, Marie eu l’impression que le monde s’écroulait sous elle. Le voir si seul et malheureux lui brisait le cœur, tout en sachant pertinemment qu’elle n’y pouvait rien, car il ne voulait pas se confier. La gouvernante s’était rarement sentie aussi impuissante. A présent, elle laissait les jours défiler sans plus rien espérer de bon. Peut-être qu’à trop se raconter des histoires, discerner la réalité du mensonge finissait par devenir de plus en plus fatiguant. Soupirant, elle s’en retourna à la cuisine et s’installa à la petite table qui trônait au milieu. Saisissant la pile de courrier qui attendait patiemment d’être triée, elle décida de s’occuper de l’enveloppe qui avait attiré son attention plus tôt dans la matinée. Elle n’avait pas encore eu le temps de l’ouvrir et l’avait soigneusement dissimulée à Hayden. C’était une lettre qu’il ne devait surtout pas voir. Repoussant la publicité et le reste du courrier, elle saisit les lunettes qui pendaient à son cou pour les poser sur son nez. Le cachet de la poste faisant foi, la lettre provenait de Londres. Marie soupira. Du courrier de Londres ils en avaient déjà reçu. Mais jamais de lettre de ces expéditeurs là. Retournant l’enveloppe, elle passa une main tremblante sur les noms inscrits au dos.

Kathleen et Savio Engelmann
24 Trinity Street
Londres.


Déchirant l’enveloppe, elle en tira une lettre bien fournie ainsi qu’un petit bout de papier avec un numéro de téléphone. Ce qui l’avait intriguée, c’était que le destinataire du courrier était elle et non Hayden. Marie savait que Charles et Isabelle avaient tout fait pour les éloigner d’eux le plus possible, alors qu’elle se retrouve aujourd’hui avec cette lettre prouvait bien que même Charles devait commencer à se lasser de ce jeu macabre. Décidant que l’heure était peut-être au changement, la gouvernante déplia le mot et commença à lire à mi-voix.


Chère Madame Hopkins,

Voilà longtemps que nous ne nous sommes plus vues. De longues années à vrai dire et Savio, ainsi que moi-même, avons jugé qu’il était temps de reprendre contact. Nous savons bien que Charles à réussi jusqu’à présent à intercepter nos missives, j’espère vraiment que celle-ci vous arrivera. Je pense que vous savez pourquoi nous venons vers vous. Glastonbury a peut-être été une petite ville tranquille jusqu’à présent mais depuis juin, la voilà au cœur de l’information. Je n’ai jamais été qu’une institutrice mais Savio pour sa part à défendu la nation, ce qui lui a valu quelques privilèges. Nous avons appris qu’Isis faisait partie des disparus. Je sais bien ce que vous pensez mais ne vous en faites pas, nous savons bien que Charles ne peut être tenu responsable de cette disparition là. J’imagine la peine et l’impuissance que doit ressentir Hayden en ce moment et nous nous joignons évidemment à votre douleur. Mais cela non plus n’est pas le sujet principal de cette lettre.

Peut-être est-il trop tard, ou peut-être pas. Mais nous avons décidé de reprendre l’enquête concernant la mort d’Isabelle. Vous avez vécu avec eux depuis le début, vous les connaissiez probablement plus qu’ils ne se connaissaient eux-mêmes. Si vous savez quoique ce soit sur toute cette affaire, je vous en conjure aidez-nous à lever le voile sur cette mascarade. Pour la mémoire de ceux que nous aimions et qui nous ont quittés trop tôt…

Nous attendons de vos nouvelles.

Bien à vous.

Kathleen Engelmann




Marie posa la lettre sur la table en soupirant. L’entreprise dans laquelle se lançait Kathleen et Savio semblait tout d’un coup bien périlleuse et elle hésitait quant à la marche à suivre. Si elle les laissait faire, ils finiraient par trouver les failles de l’enquête et mettre en péril le dangereux équilibre qu’avaient établi Isabelle et Charles. Mais si elle intervenait, cela signifiait laisser Hayden seul face à toute cette histoire. Quand bien même sa présence ne semblait plus changer grand-chose pour le jeune homme, elle l’avait élevé comme son propre fils et partir maintenant semblait… inapproprié.

Marie ferma les yeux un instant comme pour mieux réfléchir lorsque le téléphone sonna. Sursautant, elle se leva pour décrocher le combiné. Destin ou hasard ?

- Quelqu’un fait des recherches Marie.

- Charles ? Il s’agit de Kathleen et de son frère.

- Que veulent-ils ?

- La vérité.

Le soupir de lassitude qui accueillit les propos de la gouvernante confirmèrent ses craintes. Même Charles battait de l’aile. Il sembla hésiter un instant avant de reprendre d’une voix morne.

- Nous devons continuer de la protéger.

- Je sais… Je vais partir. Je vais tout arranger.

- Partir ?

- Ils me demandent mon aide. Je les induirai en erreur.

- C’est risqué.

- Pas plus que ce que nous faisons depuis ces dix sept dernières années.

Un nouveau silence accueillit les propos de la vieille femme.

- Prenez soin de vous, Marie.

- Et vous, prenez soin de votre fils.

- Comme depuis toujours…

Un bip strident retentit, signe que Charles Walsh venait de raccrocher. Marie ne s'offusquait plus de son apparente rudesse. Le rôle qu'il avait endossé depuis plus de dix sept ans faisait partie à part entière de lui désormais. Et elle, elle n’avait plus le choix à présent et une part d’elle-même regrettait déjà sa décision. Pourtant elle devait s’y tenir et, pour être sûre de ne pas flancher, elle partirait maintenant. Enfonçant l’enveloppe au fond de sa poche, elle se dirigea vers l’escalier qui menait aux chambres. Le dernier train pour Londres partait dans deux heures, elle ne devait plus traîner. L'histoire était à nouveau en marche. Si Hayden s'occupait de protéger Isis, Marie, elle, ferait tout pour protéger les restes de cette famille à laquelle elle ne pouvait renoncer. Sa famille...
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Hayden Walsh

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MessageSujet: 3. Retrouvailles Au secrets que nous partageons... EmptySam 25 Mai - 20:08

Londres,

24, Trinity Street,

22 Décembre 2012,




Au secrets que nous partageons... Retrouvaille


Le paysage défilait moins vite à présent à travers la vitre du train. Il devait être aux alentours de dix neuf heures et les contours de Londres se dessinaient au loin. Une fois ses bagages faits, elle avait prit un taxi jusqu’à Castle Cary et avait patienté sagement à la gare. Le train qu’elle s’était programmé avait plus d’une heure de retard et elle avait dû attendre. La gouvernante avait beaucoup réfléchi pendant ce temps. Pesant le pour et le contre de l’aventure dans laquelle elle comptait se lancer, Marie savait que c’était aussi sa dernière chance de renoncer. Pourtant, elle ne s’était pas laissée aller et avait posé sa valise dans le train en partance pour Londres. Son destin était scellé. Celui des Walsh et des Engelmann aussi. Il était probablement l’heure de déterrer les vieux cadavres et les sombres secrets. Soupirant, son souffle fit un petit nuage de buée sur la vitre froide du train. Dans ses mains, il y avait le papier froissé avec le numéro de téléphone de Kathleen et Savio, ainsi que son portable. Bien qu’ils espéraient son appel, Marie ne savait pas trop comment leur annoncer que d’ici dix minutes elle serait sur les quais de Londres.

- Vous allez bien ?

La voix tira la gouvernante de ses pensées. Le garçon assis en vis à vis d’elle ne devait pas avoir plus de douze ans et la regardait avec un air inquiet.

- Heu… Oui, oui merci.

L’enfant pinça les lèvres, manifestement peu convaincu. Cela faisait deux ou trois stations qu’il était là et n’avait cessé de la regarder. Marie l’avait jusqu’à alors ignoré et avait mis son comportement sur le compte de la curiosité.

- Vous triturez votre téléphone depuis tout à l’heure.

- C’est ce que font les grandes personnes quand elles ont des décisions graves à prendre.

- Y a pas de décision grave…

Marie posa un regard interrogateur sur le garçon. Il semblait si sûr de lui qu’elle en était un peu déstabilisée.

- Comment cela ?

- Il n’y a que des décisions à prendre c’est tout. Si l’on suit le chemin de sa conscience il ne doit pas y avoir de questions supplémentaires. Tout devient évident.

- C’est l’innocence de la jeunesse qui te fait dire ça !

- C’est mon arrière grand-mère qui me disait tout le temps ça…

L’enfant pointa un doigt sur la fenêtre.

- On est arrivé, je vois la gare.

Les passagers se levèrent et commencèrent à regrouper leurs bagages. Le garçon, lui, les dévisageait comme s’ils étaient idiots de se presser ainsi. Après tout, le train ne repartirait pas tant que tout le monde n’était pas descendu ! Marie pour sa part, observait l’enfant avec attention tout en méditant ses paroles. Il n’avait pas tord. Et puis, elle était à Londres maintenant, il n’était plus l’heure de se poser d’inutiles questions. Elle irait frapper à la porte voilà tout ! Un sourire doux se dessina sur ses lèvres.

- Merci.

Le garçon regarda la femme assise en face de lui avant de hausser les épaules d’un air désinvolte.

- Au plaisir !

Le train s’immobilisa enfin et une voix nasillarde sortie des hauts parleurs pour leur indiquer qu’ils étaient arrivés à la gare de Londres Paddington. Les passagers se pressèrent aux portes mais Marie ne se leva que lorsque la cohue générale s’apaisa. Sa valise à la main, elle laissa derrière elle ses regrets et ses questions et sortit confiante. Les gens s’éparpillaient à droite et à gauche et elle patienta encore quelques secondes avant de prendre la direction du parking. Une file de taxi attendaient les voyageurs et Marie se dirigea vers le plus proche. Le chauffeur ouvrit sa portière avant de lui proposer de lui mettre sa valise dans le coffre, elle accepta avec reconnaissance avant de se glisser à l’arrière de la voiture. L’homme se glissa à nouveau derrière son volant.

- Où est ce que je vous dépose ?

- Au 24 Trinity Street s’il vous plait.

- C’est parti !

Kathleen et Savio vivaient de l’autre côté du fleuve mais ce n’était pas très loin du quartier de Paddington. Le taxi s’engagea sur la grande avenue qui contournait Hyde Park par l’Est avant de s’éloigner en direction du Vauxhall Bridge. Marie eu une pensée émue pour l’endroit. C’était ici, dans ce quartier, qu’elle avait rencontré Charles et Isabelle pour la première fois. Quelques jours avant leur mariage alors qu’ils venaient juste d’emménager dans leur nouvelle maison. Elle, qui n’était alors qu’une petite étudiante de province à la recherche d’une famille prête à l’accueillir, s’était tout d’un coup retrouvée au milieu de ce couple étrange. Elle ne s’en était jamais plainte et avait sûrement vécu les meilleurs moments de sa vie dans cette maison. Le taxi traversa le fleuve sans encombre. L’heure était déjà bien avancée et les rues s’étaient un peu vidées. Il s’engagea ensuite sur Kennington Lane et Borough High Street avant de quitter la grande route pour une rue plus résidentielle. La voiture se gara au devant d’un grand immeuble plutôt ancien. Marie régla sa course puis sortit du taxi où le chauffeur lui tendit son bagage.

- Bon séjour à Londres, Madame…

- Merci bien !

Levant les yeux au ciel, Marie observa un instant les lumières derrière les rideaux. Elle essaya de s’imaginer à quel étage pouvaient bien résider les Engelmann et à quoi pouvait bien ressembler leur intérieur. Soupirant, elle chassa ces questions de seconde zone par une pensée positive, puis s’approcha de la grande porte d’entrée. Elle chercha du regard la sonnette qui l’intéressait puis appuya sur le bouton. Un grésillement se fit entendre ainsi qu’une voix un peu las.

- C’est pourquoi ?

- C’est Marie, Marie Hopkins.

Un silence de circonstance suivit sa présentation et soudain l’interphone se remit à grésiller.

- Je vous ouvre, c’est au troisième étage. Au fond du couloir à gauche.

- Merci.

La sécurité se déverrouilla et Marie poussa la porte d’une main. Empruntant l’ascenseur, elle profita des trois étages pour observer son image dans le miroir qui y était installé. Elle paraissait plus vieille qu’elle ne l’était, plus fatiguée aussi. Elle avait eu cinquante ans cette année, mais la disparition d’Isis et les humeurs d’Hayden lui en donnaient presque dix de plus. Soupirant, elle espérait toutefois que Kathleen et Savio ne lui tiendraient pas rigueur de la négligence dont elle avait fait preuve ces derniers mois. Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et Marie s’engagea dans le couloir et la gouvernante la rejoignit aussitôt. Une femme se tenait dans l'encadrement de la porte et Marie fut surprise de revoir Kathleen. En dehors des années qui avaient marqué ses traits, elle n’avait pas vraiment changé. Droite, fière, pouvant paraître hautaine au premier abord, elle avait toujours le regard pétillant des gens malicieux. Un trait typique de la famille. Kathleen sourit et ouvrit ses bras pour étreindre Marie qui se laissa faire.

- Je suis si contente de vous revoir. Cela fait tellement longtemps ! Entrez !

Remerciant la femme d’un regard, Marie la suivit à l’intérieur du petit appartement. Savio était installé dans un confortable canapé de cuir, un verre à la main devant les informations du soir. Saisissant la télécommande, il éteignit la télévision pour accueillir leur invitée avec autant de chaleur que l’avait fait Kathleen. Lui proposant de s’assoir, ils la délestèrent de son manteau et de sa valise avant de lui proposer un verre. Elle accepta avec reconnaissance.

- Qu’est ce qui vous à décidée à venir ? Charles à relâché son contrôle ? Il se sent sur la sellette ?

Le ton était sarcastique et railleur mais Marie ne s’en offusqua pas. Après tout, ils avaient des raisons d’être en colère après Charles.

- Même s’il devait être sur la sellette, Charles n’aurait rien relâché du tout s’il n’y avait une raison derrière.

- La disparition d’Isis ?

Marie sentit les larmes montaient au coin de ses paupières mais elle les chassa d’un hochement de tête.

- Non, personne ne peut rien pour cela.

- Alors quoi ?

- C’est à propos d’Isabelle…

Marie laissa planer un instant le silence. Savio et Kathleen étaient pendus à ses lèvres. Le moment était d’importance. Triturant nerveusement ses mains, elle les regarda tour à tour avant de dévoiler le plus gros secret de sa vie.

- Elle est vivante. Isabelle est vivante…
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Hayden Walsh

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MessageSujet: 4. Une rose Au secrets que nous partageons... EmptyDim 26 Mai - 8:17

[Rp rattaché Le calme avant la tempête]


Cimetière de Glastonbury.
22 décembre 2012.




Au secrets que nous partageons... 746362cimetire


La nuit était tombée bien vite sur Glastonbury ce soir là. Le soleil qui avait bercé la campagne toute l’après midi c’était éclipsé pour un ciel gris et froid. Hayden était passé récupérer la gerbe de fleurs qu’il avait déposé sur le pas de sa porte avant de rejoindre le cimetière de la ville. Le visage fatigué du jeune homme reflétait son désir d’en finir rapidement quand bien même il n’aurait jamais songé à se soustraire de ce rendez vous annuel. Mais Isis n’était pas là et Hayden avait honte de se retrouver si désarmé face aux souvenirs de sa mère. Il y a longtemps, il avait juré de toujours protéger sa sœur et aujourd’hui il ne restait plus rien que du vent. Dieu seul savait où la jeune femme se trouvait et il ne partageait pas souvent ses informations. Hayden se trouvait donc seul devant tout ce qui restait d’Isabelle Walsh Engelmann : Une pierre tombale et des fleurs. Comme tout les ans, il ne se sentait pas en paix et comme tout les ans, il regrettait de ne pas avoir était là pour elle, de n’avoir rien fait pour changer ou améliorer les choses. Elle qui était partie si triste d’avoir trop aimé un monstre…

- Tu n’es jamais là si tard d’ordinaire !

Hayden pivota brusquement sur ses talons, piqué au vif par cette voix qu’il ne connaissait que trop bien. Son père, Charles Walsh, se tenait face à lui, très droit dans son costume de travail. Lui aussi avait les traits tirés mais tout ce qu’Hayden retenait était cette façon si particulière qu’il avait de le regarder. Un mélange entre du mépris et du dégoût. Pour l’heure, c’était plutôt lui qui avait envie de vomir. Cet homme, était la chose qu’il haïssait le plus au monde et dans ce moment de recueillement qu’était le sien, il se donnait le droit de l’importuner.

- Je ne savais même pas que tu prenais la peine d’aller là voir, toi qui l’évitait si souvent de son vivant.
- Tu te fais de fausses idées sur moi mon fils.
- Rien qui ne me semble injustifié.

Charles soupira. Après tant d’années à mentir et à soigner les apparences, il avait l’impression d’avoir trop tiré sur la corde. Il était las de tout cela. Dépassant son fils, il s’approcha de la tombe d’Isabelle au pied de laquelle il déposa une rose blanche.

- C’était sa fleur préférée…

Charles soupira doucement. Depuis quand n’avait-il pas parlé à Hayden en dehors de leurs relations professionnelles ? Cela devait faire bien deux ou trois ans et il avait sans doute s’agit alors d’une dispute. Ils ne s’étaient jamais entretenus différemment de toute manière. Marie avait sans doute raison, tout cela n’avait que trop duré et Isabelle était partie depuis longtemps maintenant. Pourquoi devaient-ils encore jouer la comédie ? Il y avait tellement d’incertitudes dans ses propres équations que Charles n’était plus du tout sûr lui-même de pouvoir discerner la vérité du mensonge. Se reculant de quelques pas pour être à hauteur de Hayden, il se prépara à lancer malgré lui une nouvelle mine.

- Tu es passé à la maison avant de venir ?

Hayden haussa les yeux de perplexité.

- Qu’est ce que ça peut te faire ? Au bout de 29 ans tu finis enfin par t’inquiéter pour moi ?
- Marie est partie en fin d’après midi…
- Est-ce que c’est par ta faute ?
- Non. Elle avait des choses à régler et ne se sentait plus utile ici.

Un frisson glacé parcourut le dos de Hayden alors qu’il réalisait tout ce que cela impliquait. Charles se tenait parfaitement droit et immobile. Un coup d’œil dans sa direction ne dévoila ni sourire cynique, ni satisfaction mal placé. Charles n’avait fait que transmettre l’information. Après tout, Marie était libre… Depuis quand un homme de son âge avait-il encore besoins de son ancienne nourrice pour le border ?


- D’abord Isabelle, ensuite Isis et maintenant Marie… As-tu un problème avec les femmes ou souhaites-tu simplement me voir souffrir ?
- Ne pourrais-tu pas avoir un peu plus de respect pour ta mère et l’appeler « Maman » par exemple?
- Tu me parles de respect alors que tu es responsable de sa mort ?
- Je ne suis responsable de rien du tout !


Hayden pivota sur ses talons et fou de rage attrapa Charles au col. Se dernier, stoïque, se laissa faire sans broncher, prêt à encaisser plus de dix ans de rancœur et d’accusations à demi formulé. Il avait provoqué la situation, il ne s’en échapperait pas. La mâchoire d’Hayden était contractée par la colère et c’est les dents serrées qu’il s’adressa à son père.


- Tu la détestais ! Tu nous as abandonné ! Seul depuis que nous sommes enfants, tu ne t’ais jamais intéressé à qui que se soit de ta famille. Ton bureau était ta vie et maman à décliné de plus en plus et jamais tu n’es revenu ! Vos disputes hantent encore les cauchemars d’Isis ! Et quand elle est morte tu n’es même pas venu à son enterrement ! Que voulais-tu de plus enfin ? Tu avais tout ! Une maison, une femme, un travail qui te permettais de vous offrir le luxe de la terre, deux enfants qui n’attendaient rien d’autres qu’un peu de reconnaissance ! Que voulais-tu de plus ?

Hayden était si prêt de Charles à présent qu’il le touchait presque. Il n’avait pas vraiment crié mais sa voix s’était transformée en une sorte de grognement sourd et profond. Hayden haïssait l’homme qui était en face de lui, mais il se haïssait encore plus de ne jamais être parvenu à faire ça vie en dehors de lui. Charles était une pièce majeure du puzzle, mais il était aussi son père… Un père qui le regardait avec toute la culpabilité du monde dans les yeux. Toutes ces choses, Charles se les étaient répétés milles fois dans le miroir en se levant le matin, mais cela faisait un tout autre effet dans la bouche de son fils. Ne cherchant pas à se détacher de l’emprise de Hayden, Charles tendit simplement les bras vers lui et l’enlaça. Surpris, le jeune homme desserra ses doigts et recula vivement d’un pas. Son père haussa les épaules comme pour s’excuser d’un tel geste.

- Je n’ai jamais voulu de mal à qui que se soit Hayden. J’ai aimé ta mère comme on aime qu’une seule fois dans sa vie et aujourd’hui encore je ne m’en remets pas. Ce que je voulais de plus? C’était me réveiller du cauchemar dans lequel elle nous avait plongé et pouvoir vous prendre tout les trois dans mes bras.
- De quoi parles tu, tout ça n’as aucun sens ! C’est toi qui…
- Elle est partie Hayden… Isabelle n’est pas morte… Ta mère n’est pas morte… Elle est juste partie !
- Mais Isis ?
- Ce n’était qu’une odieuse mise en scène pour la faire disparaître !

S’en était trop pour Hayden. Refusant d’en entendre plus, il fit volte face et s’éloigna en trombe de la tombe de sa mère, de Charles et tous ces mots qui tournaient en boucle dans sa tête comme une troublante vérité.


- Marie est partie voir ton oncle et ta tante à Londres. Si tu veux lui parler appel moi et je te donnerais son numéro de téléphone !

Hayden disparu dans la nuit sans répondre à Charles. Il lui faudrait un peu de temps pour assimiler et accepter ce qu’il venait d’entendre. Ou pas ! Voyant son fils partir ainsi, Charles en eu le cœur serrer. Jamais il n’avait désiré tout cela, mais la situation dans laquelle s’était mise Isabelle il y a vingt neuf ans avait réduit tous leurs rêves au néant. Il ne lui en voulait pas car elle avait toujours agit selon son cœur. Mais le prix à payer avait été très cher et aujourd’hui la famille Walsh n’existait plus. Son plus grand désespoir aujourd’hui était la disparition d’Isis et le mal qu’ils lui avaient fait ce 22 décembre… Frissonnant de froid, il se retourna une dernière fois vers la pierre tombale d’Isabelle. Pourquoi était-il encore là devant cette tombe vide ? Pour ne pas oublier sans doute mais aussi parce qu’il ne savait pas comment faire autrement pour lui parler un peu.

- Reviens… Nous avons tous besoins de toi ici…

Soupirant, il passa une main dans ses cheveux avant de faire demi tour et de quitter le cimetière. Combien de nuits d’insomnies encore ? Combien de doute et combien de déchirures ?
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