Les Brumes d'Avalon : Chapitre 1 Un Nouveau Monde
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Et à ceux que nous avons partagé...

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Hayden Walsh

Hayden Walsh

"Les Yeux Bleus"

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MessageSujet: Et à ceux que nous avons partagé... Et à ceux que nous avons partagé... EmptySam 25 Mai - 20:39

1. Je t'attendais.


Londres
National Portrait Gallery
10 juillet 1975.




Et à ceux que nous avons partagé... National-portraits-gallery



Il semblait que le photographe avait su saisir le moment opportun. C'était un instant d'insouciance capturé. La simplicité d'un sourire capable de repousser les barrières de la langue et de nouer des liens entre les gens. Il n'y avait que les voyages pour créer de telles osmoses. Il n'y avait que les esprits ouverts, capable de se livrer ainsi. La photo immortalisait une discussion joyeuse entre un moine tibétain et une jeune femme blonde comme les blés. Ils étaient entourés par plusieurs enfants qui les regardaient en souriant, certains même de manière béate.

Isabelle contemplait la photographie depuis un bon quart d'heure et si elle savait que le reste de l'exposition était tout aussi passionnante, la jeune femme ne pouvait pas se résoudre à poursuivre tout de suite. Après tout, elle était sur cette photo ! Ce n'était pas tant pour s'admirer qu'elle restait figée sur place, mais plutôt parce qu'elle avait sous les yeux, le résumé d'un voyage magnifique auquel elle avait eu la chance de participer. Quelques mois plutôt, alors qu'elle flânait à la bibliothèque du Chelsea College of Art, l'université qu'elle fréquentait depuis bientôt deux ans, un ami très proche était venu lui proposer de partir avec lui pour l'aider à préparer un reportage photo sur le Tibet. Elle avait immédiatement accepté. Quand elle était revenue trois semaines plus tard, Isabelle avait trouvé la vocation de sa vie et se sentait à pèsent transformée jusqu'au plus profond d’elle-même.

- Vous êtes bien plus jolie en vrai...

Isabelle mit un instant avant de comprendre que l'on s'adressait à elle. Se retournant, elle observa l'homme qui venait de lui parler. Il était grand, très bel homme et vêtu dans un costume qui semblait respirer la fortune et la concupiscence. Pourtant, au fond de ses yeux brillait une sorte d'amusement enfantin qui contrastait avec le reste de sa personne. Haussant un sourcil perplexe, elle s'apprêtait à le repousser mais il fut plus rapide et prit les devants.

- Ne vous inquiétez pas. Je ne souhaite pas vous importuner d'avantage. C'est juste... Et bien, je me disais que peut-être vous aimeriez prendre un café et me raconter votre voyage ? J'aime bien écouter les récits de voyages...

Cette fois-ci, Isabelle écarquilla les yeux de surprise. Certes, elle s'était déjà fait accoster de nombreuses fois, mais jamais de cette manière là ! Ce type paraissait très sûr de lui mais en même temps il y avait quelque chose... Sa mère l’avait souvent mis en garde contre les mauvais garçons, ceux qui voulaient profiter des jeunes filles comme elle. Pourtant, ce type semblait… étrange et connu à la fois. Comme si elle l’avait déjà rencontré tout en sachant que ce n’était pas le cas. Soupirant devant son impuissance à mettre le doigt sur ce qui l’agaçait, Isabelle décida que le meilleur moyen d’en savoir d’avantage était sûrement d’accepter.

- D'accord.

Le jeune homme écarta son bras pour l’inviter à passer devant lui. Manifestement, il ne semblait pas surpris que la jeune femme ait accepté aussi facilement. Ils quittèrent ensemble l’exposition pour le petit café qui se trouvait non loin du National Portrait Gallery. C’était la première fois qu’Isabelle faisait ce genre de chose. Suivre un homme qu’elle ne connaissait pas n’était pas dans ses habitudes et encore moins lorsqu’il prenait aussi ouvertement les devants. Mais cela avait été plus fort qu’elle, comme le pressentiment de quelque chose. Ils parlèrent de tout et de rien pendant plus de deux heures. Une tasse de chocolat chaud à la main, elle lui raconta son aventure, son désir de devenir historienne d’art et de voyager à travers le monde comme l’avaient fait ses parents avant elle. Lui, il s’appelait Charles, il lui parla de ses études d’avocats, son ambition d’aider le monde à être meilleur en protégeant les innocents. Il semblait dévouer, sûr de lui, déterminé mais à la fois très doux et tendre. Un trésor caché derrière une carapace de bronze. Elle le trouvait beau et lui fascinante. Aussi, quand la serveuse leur fit remarquer qu’il était presque l’heure de dîner, ils décidèrent de s’éterniser un peu encore autour d’un repas. Isabelle n’avait jamais eu autant de choses à raconter à quelqu’un et quand le café et le dessert furent terminés, elle avait le ventre serré de devoir partir et de le laisser là. Il l’invita évidemment et après l’avoir aidée à mettre sa veste, il la raccompagna jusqu’aux portes de la galerie d’art où ils s’étaient rencontrés.

Ils se sentaient mal à l’aise tous les deux et Charles décida de prendre les devants une fois de plus.

- Je pars deux mois faire un stage à Washington.

Le visage d’Isabelle se décomposa et un instant, elle se demanda même si elle n’allait pas fondre en larmes. Pourquoi ? Elle n’aurait pas su l’expliquer, mais la tristesse de ne plus revoir le jeune homme était atrocement douloureuse. Isabelle s’aperçut soudain que Charles venait de lui prendre la main et la serrait doucement dans la sienne.

- Après cela je serai de retour à Londres… Tu m’attendras ?

Isabelle dévisagea Charles un instant avant de répondre, une lueur nouvelle brillant au fond de ses yeux. Tout cela semblait tellement irréel que la jeune femme se demandait si elle ne rêvait pas. Elle murmura.

- Je t’attendrai ici. Je serai là.

Le jeune homme lui sourit avant de lui caresser la joue de sa main libre. Se penchant lentement vers elle, il lui offrit un baiser comme elle n’en avait encore jamais reçu. Et la boule d’inquiétude qui lui tenaillait le ventre se transforma en une douce chaleur réconfortante. Quand il la quitta, elle se sentait beaucoup plus sereine et une tranquille certitude rassurait les doutes qu’elle avait toujours eus en elle. Que seraient deux mois quand on avait trouvé ce que l’on avait passé toute une vie à chercher ? Charles avait tourné les talons et s’éloignait lentement vers une destination que lui seule connaissait. Soupirant, elle se pinça les lèvres avant de crier à son attention.

- Je t’attendais tu sais? D’aussi loin que je m’en souvienne, tu étais là ! Reviens vite !

Sans se retourner, il lui adressa un petit geste de la main et le cœur de la jeune femme chavira. Haussant les épaules, elle enfonça ses mains au fond de ses poches et fit volte face, s’en retournant elle-même à sa propre vie… Tout du moins pour le moment !
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Hayden Walsh

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MessageSujet: 2. Pourquoi faire? Et à ceux que nous avons partagé... EmptySam 25 Mai - 20:42

Londres

Leinster Mews

Quartier de Paddington

18 Mars 1976




Et à ceux que nous avons partagé... Hyde-Park



- Épouses moi !

Isabelle posa le livre qu’elle était en train de lire avant de porter un regard perplexe et interrogateur sur Charles. Ce dernier se tenait très droit et crispé devant elle. Il portait encore sa cravate et sa veste de costume, manifestement il revenait juste du cabinet d’avocat où il travaillait comme stagiaire. Il semblait tellement incertain et mal à l’aise que la jeune femme lui aurait bien ri au nez. Isabelle était cependant suffisamment bien élevée pour n’en rien faire et médita un instant sur le sujet. Finalement elle releva la tête et croisa son regard où toute l’impatience du monde s’y bousculait.

- Pourquoi faire ?

La question sembla prendre Charles au dépourvu et il devint soudain plus pâle que la mort. Bien sûr, il s’était attendu à ce que sa dame conteste et parlemente, mais surement pas à se faire rabrouer de la sorte. Tripotant nerveusement ses mains, il détourna le regard sur le feu de cheminée qui aurait dû lui dispenser sa chaleur réconfortante. Pour l’heure, il se sentait glacé des pieds à la tête et ne savait plus trop quoi dire pour faire face. Sentant le regard pesant d’Isabelle, il se racla un instant la gorge avant de relever la tête vers elle.

- Parce que nous nous aimons, non ? Et c’est ce que font les gens qui s’aiment… Enfin je crois…

Isabelle pouffa de rire et se pencha vers la table basse pour récupérer son livre, une édition originale de Roméo et Juliette, intégralement reliée en cuir. Il lui avait coûté une petite fortune et elle le chérissait plus que tout. Un instant Charles se demanda si descendre dans la rue et lui faire sa demande alors qu’elle se trouvait sur le balcon la convaincrait un peu plus. Mais à part se moquer de lui, cela ne lui ferait sûrement pas changer d’avis. Isabelle reprit son livre en l’endroit de son marque page.

- Il va falloir trouver mieux que ça si tu veux me convaincre !

Pantois, Charles ne savait plus quoi répondre. Bien sûr, il connaissait Isabelle et savait qu’au fond elle ne souhaitait pas vraiment le torturer. La jeune femme était comme ça voilà tout. Elle ne disait jamais rien qu’elle n’aurait pensé avant et traduisait toutes ses pensées à voix haute. Bonnes ou mauvaises, flatteuses ou contrariantes. Soupirant, il alla s’assoir dans le large fauteuil en cuir qui faisait face à celui d’Isabelle. Elle semblait à nouveau absorbée par sa lecture mais il ne s’y fiait pas, elle attendait simplement de voir comment il allait réagir.

Cela faisait six mois qu’ils s’étaient retrouvés. Quand Charles était rentré de Washington, la jeune femme était là où elle l’avait dit, sur le parvis du National Portrait Gallery, l’attendant patiemment, un peu inquiète sans doute. Il lui avait tendu la main, elle l’avait saisie et ils ne s’étaient plus jamais quittés. Profitant de leurs bourses communes et des fonds parentaux, ils s’étaient loués un petit appartement très chic dans le quartier de Paddington, avec accès directe sur kesington Garden. Tout allait bien dans le meilleur des mondes qu’ils avaient pu se construire, alors pourquoi Charles semblait-il si inquiet tout d’un coup ? Décidant finalement de l’aider un peu, Isabelle reposa son livre sur la table tout en cherchant le jeune homme du regard.

- Tu ne me fais pas confiance ?

Charles écarquilla les yeux de surprise. Cette simple idée était parfaitement inconcevable et il le savait. Il avait passé les vingt deux premières années de sa vie à attendre qu’Isabelle rencontre enfin sa route, ce n’était pas pour émettre des doutes maintenant qu’ils s’étaient enfin trouvés !

- Bien sûr que si voyons !

Un sourire doux se posa alors sur les lèvres d’Isabelle. Se levant, elle le rejoignit et s’installa sur ses genoux. Tendant une main tendre vers lui, elle lui caressa la joue alors qu’il la serrait dans ses bras.

- Alors pourquoi se presser ? Finissons nos études, construisons une belle maison et ensuite tu m’épouseras autant de fois que tu le souhaites !

Isabelle déposa un baiser sur le front de Charles avant de se lever, il lui attrapa soudain la main comme pour ne pas la laisser s’échapper.

- Ce n’est pas parce que je ne t’épouse pas aujourd’hui, que je ne t’épouserais pas demain. Mais nous sommes jeunes encore. Je ne veux pas de quelque chose à la va vite parce que tu as peur de l’avenir.

La jeune femme laissa retomber sa main et s’en retourna vers la porte menant à la cuisine. Elle allait disparaître lorsque la voix de Charles l’interpella une dernière fois.

- Isabelle ! Je veux que tu sois la mère de mes enfants. Je veux que nous formions une famille. Notre famille…

Isabelle croisa le regard de Charles et un magnifique sourire faisait rayonner son visage.

- Tu vois quand tu veux… Tu sais être convainquant monsieur l’avocat…

Lui tirant la langue, elle disparut dans la cuisine laissant Charles seul dans le petit salon. Peut-être n’avait-il pas obtenu ce qu’il voulait aujourd’hui, mais Isabelle avait raison, ils avaient le temps. Le temps de vivre, de se construire. En se levant ce matin là, il s’était simplement rendu compte qu’il était heureux et avait eu soudain très peur de perdre ce bonheur. Il n’était pas habitué à ces choses là, sans doute aurait-il suffit qu’il en parle un peu avec sa compagne. Mais il n’avait pas trouvé d’autres mots. Charles se sentait plus en paix à présent. Tout irait bien. Tant qu’ils resteraient ensemble, il ne pouvait en être autrement. Soupirant, il saisit le livre d’Isabelle et se mit à lire à voix basse. Roméo et Juliette ? Pourquoi pas après tout !
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MessageSujet: 3. Déménagement Et à ceux que nous avons partagé... EmptySam 25 Mai - 20:43

Londres

Lancaster Mews

Quartier de Paddington

21 Septembre 1980




Et à ceux que nous avons partagé... D%C3%A9m%C3%A9nagment



Isabelle soupira tout en soulevant une mèche de cheveux collée à son front. Qui aurait cru que déménager à deux maisons de distances aurait pu être si épuisant ? S’octroyant quelques minutes de pause, elle s’assit sur le carton qu’elle venait de déposer à terre et retira les gants qui protégeaient ses mains. Des éclats de voix lui parvenaient des escaliers dans lesquels Charles et Savio se débattaient avec leur antique bibliothèque Victorienne. Les imaginant tous les deux, Isabelle ne pu s’empêcher de sourire car c’était sans doute cela, la vie dont elle avait toujours rêvé : un homme aimant, sa famille tout à côté et une maison parfaite pour fonder une famille. Bien plus spacieuse que l’appartement, ils avaient à leur disposition deux étages et un grenier aménagé en chambre sous les combles. Il y avait également deux salles de bain, une cuisine intégralement équipée, un bureau à l’étage et un vaste salon au rez-de-chaussée agrémenté d’une antique cheminée. La jeune femme était satisfaite. Certes, ils avaient dû y mettre le prix, mais avant même que les cartons ne soient déballés, Isabelle se sentait déjà chez elle. Ici, ils pourraient fonder une famille et y voir courir des enfants. Mais pour l’heure, il était vrai qu’elle ne sentait plus ses jambes et que ses bras la faisaient atrocement souffrir. Jetant un coup d’œil à sa montre, elle constata qu’il était déjà midi bien sonné, il était plus que temps de faire une pause ! Se levant d’un bond comme pour mieux se motiver, elle se dirigea vers la cuisine et farfouilla à la recherche d’un plateau. Victorieuse, elle y déposa les sandwichs qu’elle avait préparés tôt le matin et qui patientaient sagement dans la glacière. Sortant des verres et une grande carafe qu’elle remplit d’eau, elle déposa le tout sur la table basse qui trônait déjà au milieu du salon. C’est à ce moment là que Kathleen fit son apparition, les bras chargés de petits cartons dangereusement empilés.

- Tu vas te casser les reins à force de jouer l’équilibriste !

Isabelle couru à son secours, déposant délicatement au sol les cartons dont elle avait délesté sa sœur ainée.

- Si tu collectionnais les pin’s plutôt que les livres, l’aventure serait moins périlleuse !

Les jeunes femmes éclatèrent de rire alors que les garçons redescendaient de l’étage, victorieux face à la bibliothèque. Savio les dévisagea un instant avant de pincer les lèvres d’un air faussement contrarié.

- On travaille dur à ce que je vois !

Charles, qui le talonnait de près, le dépassa et rejoignit Isabelle avant de lui déposer un baiser au creux du cou.

- Evidemment ! Le repas de ces messieurs est avancé !

- Quelle misère ! Même les rationnements de mon pactage peuvent paraître plus appétissants !

Savio fit une mine contrite en attrapant un sandwich que lui tendait Kathleen, alors qu’ils se moquaient gentiment de lui. Isabelle avait profité de la disponibilité de sa sœur et de son frère pour les aider à déménager et elle s’en félicitait, car à deux, ils n’auraient jamais pu faire cela en un weekend. De plus, Savio, militaire de carrière était souvent en déplacement. Elle pouvait donc ainsi profiter un peu de sa présence et de l’humour quelque peu… piquant de Kathleen.

- Une grande maison comme ça… Il va falloir y mettre des enfants si vous ne voulez pas vous y perdre !

Isabelle faillit avaler de travers alors qu’elle jetait un regard noir à sa sœur. Cette dernière semblait très fière de son petit effet alors que Charles avait le regard soudain brillant.

- J’ai une mission dans deux semaines pour l’Inde… Ils attendront un peu !

- Ne soit pas rabat joie veux tu ! Regarde Papa et Maman, ça ne leur à pas suffit d’excuses !

- Kathleen a raison, mon cœur !

Isabelle fulminait, Savio était hilare et la coalition semblait se renforcer. Bien qu’elle désirait ardemment des enfants, elle voulait d’abord profiter de son métier, voyager…

- Justement ! J’aimerais bien éviter d’accoucher au pied d’une pyramide et d’appeler mes enfants Isis et Toutancamon !

- Ha là, c’est moi qui approuve !

Les forces étaient égales à présent. Savio, qui par ailleurs était né quasiment au pied du colisée, en savait quelque chose et avait choisi la voix de la raison. Deux contre deux…

- Et bien dans ce cas Charles n’a qu’à venir avec toi !

- Et son travail ?

- J’ai des congés à prendre.

- Je n’aurais pas beaucoup de temps à t’accorder !

- Mais ce serait une occasion parfaite pour lui !

- Une occasion pour quoi ?

Un silence de plomb tomba sur le petit groupe alors que Kathleen contemplait nerveusement le bout de ses chaussures, consciente d’en avoir trop dit. C’était au tour de Charles d’être furieux alors qu’il se levait d’un bond et se dirigeait vers la sortie. Le suivant du regard, Isabelle fronça les sourcils, surprise d’un tel renversement de situation.

- Où est ce que tu vas ?

- Démonter le lit pour pouvoir le ramener.

Isabelle se tut, pensive en regardant son compagnon s’enfuir sans plus d’explication. Se retournant vers sa fratrie, elle constata que Savio était prêt à éclater de rire alors que Kathleen avait viré au rouge cramoisie.

- Qu’est ce qu’il se passe ici ? C’est quoi se bazar et qu’est ce que vous manigancez tout les trois ?

Isabelle les jaugea tour à tour ne sachant plus quoi penser. Charles se mettait rarement en colère et encore moins pour ce genre de boutade. L’affaire devait donc avoir son importance. Sa sœur avait à nouveau fixé son regard sur ses chaussures alors que Savio l’observait d’un air étrange.

- Tu as quelque chose à me dire Savio ?

- Moi non mais Charles sûrement… Bien qu’il aurait sûrement voulu te le dire en d’autres circonstances… Mais tu connais Kathleen, elle ne sait pas garder un secret !

Soupirant, Isabelle se doutait que ni l’un, ni l’autre ne lui révélerait quoique ce soit. Se levant, elle jeta un dernier regard suspicieux à sa fratrie avant de disparaître dans le vestibule et de claquer la porte d’entrée derrière elle. Le mois de septembre était plutôt doux mais un crachin vicieux l’accueillit sur le seuil de sa porte. Frissonnant, elle descendit les trois marches qui la séparaient du trottoir et se dirigea deux maisons plus loin avant de rentrer dans l’immeuble qui les avait abrités pendant quatre ans. Délaissant l’ascenseur, elle emprunta les escaliers jusqu’au troisième étage. Charles n’avait pas verrouillé la porte et la jeune femme entra dans leur ancien appartement sans un bruit. Les grognements de son compagnon provenaient de la chambre et la jeune femme prit une grande inspiration avant de franchir le seuil de la porte. Si Charles pouvait être le gentleman parfait, il se transformait en ours bourru lorsqu’il était en colère. Et il fallait un peu de courage pour s’y confronter.

- Salut…

Charles posa le tournevis qu’il avait en main pour se retourner vers Isabelle, il était assis par terre, manifestement en guerre avec le démontage du lit. Plus que la colère, c’était la lassitude et la déception qui tiraient ses traits et lui donnaient l’air fatigué. Tendant une main vers la jeune femme, il l’invita d’un geste à venir s’assoir à côté de lui. Elle s’exécuta sans rien dire, consciente que ce n’était pas à elle d’entamer la discussion.

- Je suis désolé. Je me suis emporté pour rien tout à l’heure.

- J’avoue ne pas avoir très bien compris. Tu avais l’air tellement… Furieux après Kathleen… Je sais bien qu’elle t’a mise dans une situation inconfortable mais quand même.

- Tu as raison, c’est juste que j’ai eu peur qu’elle n’en révèle de trop et au final je me suis vendu tout seul en t’inquiétant pour rien.

Isabelle plongea son regard d’azur dans les yeux de Charles. Haussant un sourcil interrogateur, elle attendit patiemment qu’il poursuive.

- Je voulais que ce soit un moment particulier. Quelque chose pour lequel on aurait un jour de l’affection et où nous nous dirons, c’était quand même parfait ce jour là… Ce n’est pas le cas aujourd’hui, tant pis… Nous ferons mieux sans doute ! Ne bouge pas.

Se levant, il laissa Isabelle seule dans la chambre, elle l’entendit fouiller quelque part dans son ancien bureau puis revenir. Charles se rassit à ses côtés. Il se passa une main dans les cheveux, soudain moins sûr de lui. Fouillant dans sa poche, il en sortit une petite boite qu’il ouvrit et tendit à Isabelle.

- Oui…

Charles écarquilla un peu les yeux avant de sourire. Comment avait-il pu oublier qu’elle avait toujours un temps d’avance ? Sortant la bague de son écrin, il la passa au doigt d’Isabelle. Cette dernière souriait et ses yeux brillaient de bonheur. Elle chercha son regard avant de l’embrasser tendrement.

- Mais avant que je parte…

- Cela va être compliqué pour l’organisation de la cérémonie, les invitations…

Isabelle posa un doigt sur les lèvres de Charles pour le faire taire.

- Toi, moi, tes parents et ma famille… pas de grosse fête, pas de blingbling.

Charles lui caressa la joue avec douceur.

- Ca sera parfait !

Levant les bras au ciel avec un petit cri de victoire, Isabelle sauta au cou de celui qui serait bientôt son mari. Tombant tous les deux au sol, elle éclata de rire avant de contempler sa bague d’un œil critique. En or blanc, un diamant aux reflets bleutés brillait en son centre.

- Simple et magnifique… Tu as bon goût, mon amour. Quoiqu’un diamant plus gros…

- Plus gros ? Une maison, une lune de miel et tu souhaites un diamant encore plus gros ? Je ne te savais pas si soumise au luxe…

- Une lune de miel ?

- Si tu es gentille jusqu’au mariage…

- Tu me connais, je suis toujours gentille !

Se donnant un air mutin, la jeune femme attira une nouvelle fois Charles vers elle.

- Et tu sais quoi ? C’était parfait…

L’embrassant une fois de plus, Isabelle voulait profiter de cet instant retrouvé. La vie leur appartenait. Elle leur appartenait depuis le premier jour où elle avait croisé la route de Charles, mais aujourd’hui, elle avait une saveur particulière. La jeune femme pouvait se féliciter d’avoir su captiver cet homme. Il était tout, sa deuxième moitié, la sécurité et la folie dont elle avait besoin. La tendresse aussi et la certitude. Et c’était avec beaucoup de fierté qu’elle troquerait le nom d’Engelmann pour celui de Walsh.

- Ta sœur et ton frère vont nous attendre…

- Qu’ils attendent un peu. Après tout, c’est à cause d’eux que nous sommes ici !

Ce moment était à eux pour toujours et Isabelle voulait en profiter encore un peu. Et puis, elle avait encore trop mal aux bras pour porter d’autres cartons… Alors Charles et elle pouvaient bien se détendre un peu ! Se laissant glisser dans ses bras, elle ferma les yeux, la tête posée contre le cœur de l’homme qu’elle aimait.
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